
MAYA KITAKADO CANNON
artiste
Le travail de Garnier & Linker sur le papier washi a commencé dès leurs premiers voyages au Japon. Fascinés par la beauté simple du papier, les recherches avaient jusqu’alors porté sur l’ennoblissement à l’aide de la feuille d’or ou platine ou de la laque urushi.
« L’idée d’intervenir dans la fabrication même du papier pour lui apporter un relief ou une couleur était devenue une obsession » pensent alors Garnier & Linker.


Jusqu’au jour où, par le hasard des réseaux sociaux, la rencontre se fait avec une artiste japonaise installée au Etats-Unis. Au cours de son parcours artistique entre le Japon et les Etats-Unis, Maya Kitakado Cannon se spécialise dans le travail sur l’impression et le papier, notamment sur sa fabrication à la fabrique Awagami à Tokushima.
Dans cet atelier, dirigé aujourd’hui par la 6ème génération et dont le directeur actuel a été désigné Trésor National du Japon, les feuilles sont fabriquées de la façon traditionnelle en laissant décanter les fibres végétales dans de grands bacs en bois. Maya y expérimente des interventions dans la fabrication du papier, qui serviront de base au travail conjoint avec Garnier & Linker.
Le travail de collaboration commence en 2020: « Aux alentours
du début de la pandémie en 2020, un charmant message de Garnier et Linker nous a donné l'occasion de partager des idées et de commencer à expérimenter en combinant nos visions. Après avoir transformé un coin de ma maison en studio de papier pendant le confinement, notre collaboration à distance a commencé ! » résume Maya.

Huile et caséine sur papier, 18 x 15 cm, 2019

« LA MANIPULATION DE FIBRES NATURELLES POUR UNE FABRICATION DURABLE CONDUIT À DES DÉCOUVERTES PASSIONNANTES ET IMPRÉVISIBLES TOUT AU LONG DU PROCESSUS. »
Maya kitakado cannon


Les échanges sur les techniques utilisées et le goût commun pour la matière donnent lieu à de premiers essais. Deux pistes sont ensuite choisies, pour créer des feuilles en kozo, fibre de murier utilisée traditionnellement au Japon.
La première consiste à laisser les épaisseurs se faire de façon naturelle dans le bac pour donner un relief aléatoire.
Ce relief est aussi mis en valeur par la technique du kakishibu, teinte naturelle à base de jus de kaki.
La deuxième recherche amène à créer un relief contrôlé, de la texture la plus marquée jusqu’à un papier nettement plus lisse, sous forme d'un dégradé progressif.
Les papiers sont ensuite montés dans des paravents en merisier ou en noyer par un atelier d’ébénisterie français.